mercredi 23 novembre 2011

le laché prise zen

Nakano san était le responsable du zazen au temple Sôjiji quand j'ai commencé en 2003 et c'est avec plaisir que je l'ai retrouvé pour déjeuner.
Beaucoup de moines se sont vu dépourvus quand les gens vinrent les voir pour les aider à trouver un sens à cette folie et Nakano san dont le travail est d'enseigner zazen aux moines dans les temples et leur offre un espace de parole.
la questions restent entière, y a t'il un sens à tout cela? que doit on faire? quelle est la solution pour le futur?
Au fur et à mesure de la construction de cette énergie invisible qui se crée entre deux personnes dans le mélange de leurs intuitions, réflexions, nous avons pu dialoguer et cet échange fut pour chacun très inspirant ;
je lui racontai comment ma vie s'était mise en mouvement depuis ce fameux dimanche ensoleillé ou la gratitude et la joie étaient autant présentes que l'imminence d'un drame fatal. Et c'est pour rester dans cette réalité de l'impermanence seule créatrice de l'expérience de vie
Le sens que je trouvais à tout cela c'était celui du réveil et de l'urgence de vivre ici et maintenant.
Il n'y a certainement aucun sens , ce qui est une des réalités du zen, mais avoir le sens qui vient à soi devient la vérité me dit il, content que je partage cette expérience avec lui ;
Il a fait pas mal de recherches et m'a fortement conseillé de retourner en France , surtout avant la saison des pluies qui fixe la radio activité partout où elle se pose. J'ai réalisé avec lui que je pouvais avoir le cancer d'ici 15 ans, car je n'étais qu'à 350 kms quand cela a explosé .
C'est une réelle possibilité insista t' il et si ma vie est légitimement ailleurs , il faut partir.
Beaucoup de gens ne partent pas car leur vie est là où ils sont et que de toutes façons des désastres il y en a tout le temps et partout,
C'est donc une fine ligne entre la responsabilité de vivre et l'acceptation de sa vie qu'il évoque.
Lui ne part pas et moi je n'ai pas à rester.
Au delà des faits, le sujet s'est posé sur la réelle cause qui dépasse le Japon et le nucléaire;
A mon sens c'est le problème de l'avidité ( toujours plus d'argent en l 'occurrence avec Fukushima) que cela touche mais selon lui c'est la question de la volonté du contrôle des hommes sur la vie qui est en cause , l'illusion qu'ils ont de croire qu'ils peuvent maîtriser , diriger pour finalement pervertir dangereusement les effets naturels d'une action séparée du mouvement naturel.
Mais si nous nous transformons, si nous arrêtons de vouloir tout contrôler dans nos vie, nous arrêterons de produire des modèles de société qui ne sont que la projection de ce désir.
le zen c'est lâcher le contrôle que l'on croit avoir sur les choses pour participer au mouvement du monde , et zazen est l'outil de ce laché prise.

En repartant j'ai pensé à Krishnamurti qui a toujours dit que nous étions la société et par la même responsable de ce qu'il s'y passait , pour le meilleur et pour le pire...

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