dimanche 29 janvier 2012

point sur la situation au japon

Portrait de la situation aujourd'hui au Japon :
Emission de France Culture suite à la conférence mondiale sur la sortie du nuclaiuare à Yokohama

Ce que je peux y apporter c'est que d'un point de vue négatif, le problème des déchets risque d'être ingérable et catastrophique puisque ce sont les yakuzas qui ont les contrats de r"ecyclage " de ces déchets qu'ils déplacent déjà au petit bonheur la chance, sous le nez des municipalités. Tout ceci se fait en accord avec des commerçants tels que les homes centers ( genre Leroy Merlin )  ou les entreprises immobilières dans lesquelles ils ont des parts et qu'ils fournissent  en sable pour le jardin ou les constructions ... Chaque jour des camions de terre contaminée circulent en dehors du Tohoku jusque Zushi puisqu'on a retrouvé du sable de Fukushima dans un bac à sable d'école maternelle . Ils font cela la nuit et personne ne voit les camions se décharger.

Et pour le positif, c'est effectivement un souffle d'énergie qui submerge le Japon, dans lequel l'espoir et la joie du renouveau sont présents, et ce sont beaucoup de citoyens qui ensemble se réunissent et s'organisent pour un avenir different .

A Kamakura , la communauté des alternatifs se rassemblent le 5 pour un brain storming collectif et sympathique sur des projets tous liés au bon sens oublié par les gouvernants mais que tout le monde ici s'engage à retrouver .

jeudi 5 janvier 2012

Mochi Tsuke au cinema amigo




De retour à kamakura c'est la fête des mochi qui continue, cette fois ci à Zushi, pas la même ambiance qu'au Bukkoku- ji mais cela reste toujours aussi bon enfant.
Les "mochi tsuke" sont l'occasion de se réunir pour se souhaiter la bonne année autour de mochi sucré à la poudre de kinako, de zenzai aux haricots rouges et d'ozoni, la trilogie de l'hiver!

la recette :
Faire cuire une grande quantité de riz glutineux ( mochi kome), blanc, complet ou noir à la vapeur en ayant mis le riz dans un linge au préalable ( pour qu'il ne colle pas au plat) puis le mouiller légèrement en l'étalant sur la surface " d'abattage" ;
Mouiller ensuite le gros maillet puis taper très fort (en alternance si on est deux ) en refaisant la même chose tous les dix coups ;
Arrêter quand le riz est devenue pâte puis découper le en petit morceau à déguster de suite.

l' équinoxe d'hiver et la nouvelle année au bukkokuji




Le 19 décembre :
Arrivée au bukkokuji , petit temple du 16ème siècle ,à 1h30 de fukui, c'est une immersion dans la réalité du quotidien de la pratique.
Ici la pratique de la table est réduite à l'essentiel mais son esprit est respectée , c'est une cuisine efficace mais généreuse.
Le moine qui me reçoit a les mains pleine d'engelures et est très occupé car ils ne sont que 5 pour maintenir ce temple .
Ils semblent contents que je sois là pour aider,
C'est vraiment le shugyou  ( la pratique) qui commence!

Quelques heures plus tard:
Bon alors il est neuf heures du soir et il fait zéro dehors et à mon avis environ 2 dans la chambre.
Si je voulais de l'authentique c'est réussi, le bukkokuji est un petit bijou de tradition dans tous les sens du terme , la façon de vivre semble ne pas avoir bougée depuis sa création et à part une chaufferette pour les pieds la nuit il n'y a pas de chauffage.
Ni dans le zendo où l'on est nus pieds!
Pour ce qui est de zazen cela ne rigole pas non plus, les soir c'est 3 sessions de 40 mns que l'on s'enquille tranquille.
Etonnement , et là je n'y comprend rien, je n'ai pas froid et moi qui d'habitude ait du mal avec une deuxième session zazen qui dure plus de vingt minutes , tout a coulé comme si c'était 3 premières sessions.
Il semble qu'il est plus facile de faire zazen dans l'élement naturel , et là comme en gros on est dehors y a pas d'erreur possible !
Le manque de chauffage aussi est étonnant, j'avais plus froid à Tokyo où à Eiheiji où l'on ne sortait dans le froid qu'à la cérémonie du matin qu'ici où la moyenne reste à deux degrés !

Cela voudrait dire que l'on se plante complètement et qu'en fait le corps se régule avec ce qu'il a , et l'on ne souffre pas si la température reste la même mais passer constamment du froid au chaud , comme on le fait , nous dérègle complètement et du coup on a froid.
C'est aussi certainement l'association zazen et froid qui fonctionne bien car en zazen non plus je n'ai pas froid du tout, même à deux degrés et sans bouger pendant 40 mns!
c'est bizarre quand même non?!

le 20 décembre :
Levée 5h00 et en route pour vingt minutes de réveil du corps et de cri du ventre puis c'est la chuka, cérémonie du matin dans le hall principal, , puis chants auprès de la Kanon, dans le petit hall.
Ensuite petit déjeuner et là , c'était très bon , okayu avec de la pomme de terre douce , goma shio avec kuro mame grillé, tsukemono de daikon et kabetsu, shiitake nimono froids, et des pâtes au légumes, dashi soja et yuzu.
Il y avait des oignons aussi on n'est pas orthodoxes donc et c'est pas plus mal en hiver , on a besoin d'un plus d'énergie que sont censés donner les liliacés!
Ensuite on est parti pour une demie heure de samu où je me suis attaquée aux gazs pas super baikin ( propre) l'une des trois toku ( vertues), mais j'avais déjà remarqué cela dans d 'autres temples, les énormes becs de gaz utilisés sont souvent usés par le temps mais aussi par le manque d'entretien quotidien .
Ensuite les moines sont tous partis se promener pieds nus sous la neige ( aumône) et nous ( nous sommes deux extérieurs au temple) on a continué le travail, cette fois ci j'ai tamponné des sachets d'omiyage pendant une heure trente.
Puis pause café brioche ( et oui quand même on se gâte) et j'y retourne!

Ce genre d'endroits est rare et je ne sais pourquoi celui ci a la tradition de recevoir également les étrangers mais en tous les cas c'est unique.
je suis profondément reconnaissante d'avoir pu étudiée la manière de pratiquer à Soujiji ou Eiheiji et d'avoir pu rencontrer tous ces moines qui m'ont enseigné le zen mais je n'ai jamais réellement pratiqué au quotidien et  le Bukkokuji m'en donne l'occasion .
Tamponner des sachets pendants 2 heures en étant contente de le faire m'aurait était impossible si je n'avais simplement pas commencé petit à petit par zazen puis les bols et enfin la pratique du ménage, c'est assez fou comme concept quand même ce zen, plus simple et plus paradoxale tu meurs!

C'est la fin de l'année donc la période du grand ménage et l'après midi nous avons fait tout le zendo, il est nikel!
Le maître des lieux à 80 et quelques années et est fatigué , il viendra pour la célébration de l'équinoxe où l'on fait une petite fête et aussi pour le jour du bain où il y a la cérémonie du thé ( les jours en 4 et 9).

Le 27 décembre
Après la fête de l'équinoxe d'hiver le 22 cette année, les préparatifs de la nouvelle année commence et chaque jour un travail particulier nous attend.
On a commencé par nettoyer le zendo , puis on a fait 400 petits sacs de biscuits sembé estampés du signe du dragon , toutes les fenêtres ont été dépoussiérées, puis les tatamis frappés et nettoyés, l'autel central recouvert des tapis d'hiver.
Puis c'est toute la cuisine qui a été récurée ( les fameux becs de gaz ont eu leur compte et sont tous propres!), on a fait 400 sacs remplis du calendrier de la nouvelle année , le livre des prévisions et un paquet d'encens puis on a décollé les affichettes bouddhistes de l'année passée collées dans chaque pièce du temple ainsi que devant chaque entrée.
Tout ceci après le travail quotidien de déneigement , avec chaque matin envron 20 cm de neige que nous déblayons.
Cet après midi on fait le amazake et genshyou san nous a annoncé que le riz des mochis était arrivé !
Petit à petit les moines me parlent mais c'est assez spécial comme communication, c'est hierarchisé! c'est toujours celui qui est là le depuis le moins longtemps qui me parle le plus facilement et ainsi de suite, donc au bout de 10 jours il ne reste plus que Ryouko san qui ne m'adresse toujours pas la parole mais ça ne devrait plus tarder!
Heureusement Genpo san, un polonais membre de cette communauté depuis 8 ans déroge à la règle et grâce à lui mes premiers jours n'ont pas été trop solitaire!
En tous les cas j'ai pris le rythme et c'est ma foi agréable de fonctionner en groupe , on est content de finir son travail et surtout on à l'énergie facile pour s'y mettre( qui ne dure jamais plus d'une heure et demi à la fois) et on arrive à se lever le matin pour faire zazen car toute seule c'est quand même raide de démarrer à 5h40.
Ne pas avoir internet rend aussi la vie plus simple, on ne fait que ce qui doit être fait le jour et on fait particulièremet attention aux repas ainsi qu'aux goûters et zazen et c'est tout et c'est possible !! avec nternet tout se multiplie et jamais je n'ai cette impression du travail fini  qui est si agréable.
A Eiheiji , j'ai appris que la pratique ( shyugyou) c'est zazen , les torchons ( fukin) , les repas ( shokuji) et le ménage ( souji) et au bukkokuji je le vie!

Le 29 décembre
A yee! je me suis fait copine avec Ryoko san et maintenant pour me donner du travail durant le samu, il me le dit directement, c'est plus simple!
Aujourd'hui on a décoré les entrées du temple , posé les mochi , et cet après midi , Gempo san va dans la montagne chercher l'équivalent du houx pour en garnir les portes avec les shimenaha faites avec nos petites mains! ( cordes de feuilles de riz) .
De mon côté j'ai changé l'eau de l'autel des morts derrière le boudha, il y a environ deux cents tasses à thé devant le nom de tous les morts , toutes de très belles faïences, on ne se moque pas d'eux!
Demain j'ai l'honneur de faire le tôban , responsable de la cuisine, , 3 repas à gérer pour 10 personnes , ce n'est pas la mort mais ici le challenge est de cuisiner les restes car on ne jette absolument rien aussi je regarde avec appréhension ce que nous cuisine aujourd'hui Gensho san!
Ce matin c'était un okayou au riz blanc et pommes de terres douces avec seulement un plat de légumes dans un dashi léger. Je compte faire un okayu mélangé avec du genmai et si ils ont des haricots de soja , des su daizu et des carottes sautés aux herbes,
pour le midi je pense à une bonne soupe au choux des familles, un kimpila de carottes et gobo , du genmai et du tougan au curcuma curry.
et le soir , j'aimerais bien faire une stew au lait de soja avec tous les légumes sautés, des galettes de kabocha, et une soupe au navets.
Au gouter du pain perdu le matin et des crèpes l'après midi au citron et sucre . Je me serais bien lancer dans du 100 pour cent shôjin en faisant des essais y compris en wagashi mais la pratique est d'être au service des autres avant tout donc je dois faire ce que je maîtrise bien sans rien demander à personne et je me dis aussi qu' un peu de changement leur fera certainement plaisir!
Genshou san m'a appelé dans sa cuisine après le repas du soir pour m'expliquer comment faire l'okayu, le genmai à la cocotte et ce que je pouvais utiliser et avec un grand sourire m'a dit que j'étais très chanceuse car il venait de recevoir un paquet de fritures à consommer de suite (tempura)!
Comment dire , je ne cuisine jamais à l'huile et certainement pas pour faire des croquettes de pommes de terres enrobées de chapelures déjà pleine de graisse, et en gros je dois faire réchauffer ces croquettes , couper du chou et mettre de l'horrible sauce de tonkatsu dessus , ce qui est pour moi pire que le ketch up. mais la vie des temples c'est aussi cela , manger ce que l'on reçoit surtout quand c'est périssable.
Profil bas donc !

Le 30 décembre :
Voilà mon jour de gloire est passée et je n'en suis pas mécontente, j'ai zappé le premier zazen hier pour préparer mon petit déjeuner, à savoir disposer sur les plateaux la sauce de soja, mettre les shiitake au konbu maison dans un bol, sortir les nori, mettre de la pâte de sésame au miso dans une coupelle, et préparer les tsukemonos ( takuans);
J'ai aussi épluché mes carottes et gobo en fines lamelles pour ne plus avoir qu'à les faire sauter avec du piment et du sésame et j'ai fait tremper mes daizu pour les faire en salade.
le matin j'étais à 5h00 dans "ma" cusine et quel pied! j'ai fait mon kimpila puis je suis allée 30 minutes faire zazen avec les autres puis je suis revenue pour laisser mijoter une heure mes haricots de soja dans de la saice de soja et du vinaigre de riz et j'ai mis le riz mélangé à chauffer selon les instructions de Genshou san.
L'okayu est une bouillie , donc autant dire que j'ai un peu de mal à " sentir " les bonnes proportions mais en tous les cas j'ai raté et Genshyou san a rattrapé le tout en compagnie de Genpo san comme s'ils faisaient un sauvetage de mer car l'okayu c'est sacré au japon!
Résultat des courses avec un peu d'aide le petit dèj était super bon et super tradi!
Pour le déjeuner je me suis lancé dans un curry au lait de soja maison, une salade de soja à l'orange et raisins, les croquettes réchauffés avec du chou coupé mais ça on en parle pas trop! et entre deux j'ai pu caser un gâteau au miso et yuzu pour la pause café, aussi très réussi mais chaud en timing!
Et le soir , il y avait encore des croquettes et des tempuras mais je les ai présenté en béchamel cette fois ci ( de soja of course!) , j'ai aussi fait un sauté des daizu, du kimpila et de l'okara au cumin, très bon, et le curry je l'ai changé avec du gingembre et du miso et toujours entre deux j'ai fait de super cookies d'okara au sésame et miso que j'espère être capable de refaire car cette fois ci c'était au pif mais une vraie bonne pioche!
Mission remplie donc , de 5h00 à 18h00 en cuisine puis zazen direct derrière , je vais bien dormir!

Le 31 décembre
Tout s'accélère pour les préparatifs de la nouvelle année, les encensoirs sont vidés de leurs bâtons d'encens consumés, l'eau des fleurs changée pour celles de la nouvelle année, également changée l'eau des bols à thé devant l'autel des morts , puis nous avons mis les mochi assortis d'une petite mandarine ( mikan) en offrande devant tous les autels et les bouddhas.
Puis le grand travail d'ikebana a commencé, un assemblage de 3 m x 4 réalisé part Kogaku san, le futur révérend du temple aidé de Gempo san , ce moine polonais dans la communauté depuis 8 ans . ikebana qui traditionnellement est laissé aux soins du maître qui est trop fatigué depuis les 3 années passées , il a 88 ans.
le 31 nous nous sommes tous mis à préparer un repas pour 30 personnes, la fameuse O sechi ryori, plats traditionnels de la nouvelle année.
J'étais responsable des kuro mame, haricots noirs sucrés au léger goût de myrtilles, la salade de daikon et carottes qui donne une couleur orange et blanche, couleurs des cérémonies mais plus spécialement de la nouvelle année, Genshyou san, a fait les tempuras et de délicieux biscuits chinois aux amandes, et cela a été le défilé des cuisiniers pour réaliser le goma doufu ( toufu de sésame) , les kinton ( wagashi de pommes de terres douces au yuzu) , l'omelette sucrée, les gâteaux salés, le kimpila ainsi que l'ozoni du matin avec des nimonos.
Tout ceci accompagné de quelques aliments récus en cadeaux comme ces gros haricots noires sucrés et les daizus ( haricots de soja), des konbus maki ( algues sucrées saléss en rouleaux)ect. Tout cela a été dressé en plateau le soir et c'est jusque 22h00 que la cuisine a ronronné pendant que la répétition de la cérémonie du matin se préparait.
A 23H45 la cloche de la nouvelle année commença a résonné et les habitants du village sont arrivés, la coutume est que chacun sonne la cloche après s'être prosterné 3 fois afin d'accueillir la nouvelle année pendant que les moines récitent le sutra du lotus autour.
On s'est tous couchés vers 1h00 et  c'est à 4h30 que la cloche du réveil sonna à nouveau et nous nous levâmes pour le premier zazen de l'année entre 4h40 et 5h20 soit une heure plus tôt que d'habitude.
A 5h30 la grande cérémonie des livres pendant qu'en cuisine on dressait les derniers plats sur les plateaux.
A 6h30 , le petit déjeuner, qui se fait toujours en silence , dans le même cérémonial de vaiselle et après avoir dit les textes liés aux repas, nous avons ouvert cette nouvelle année avec de la soupe ozoni ( légumes et mochi ) et un plat de nimonos ( légumes bouillis à la sauce de soja, mirin et sake).
Puis nous avons ouvert nos plateaux et commencé à déguster ce repas traditionnel, qui se prolongera pendant les 3 jours puisque la coutume est de ne plus cuisiner pendant 3 jours.
Après le repas , le samu traditionnel est reparti jusque 8h15 ( la première partie seulement) puis nous avons pu aller nous reposer pendant que les moines ont commencé à recevoir les gens venus présenter leurs voeux au maître et aux morts , en tout c'est environ 400 personnes qui défilent pendant 3 jours.
De mon côté je me prépare à quitter cette endroit heureuse et pleine de gratitude pour tous ces moines qui m'ont accueillie et m'ont permis de vivre toutes les traditions de la nouvelle année .

Un aurevoir particulièrement chaleureux à Genshou san qui m'aura appris beaucoup sur la shôjin ryori, sons sens du dévouement qui se retrouve dans sa rigueur en cuisine , la simplicité de ses plats " recyclés" mais toujours créatifs , une égale humeur devant ce qui est plus ou moins réussi , une vigilance de chaque jour qui ne s'endort jamais m'auront été plus précieux qu'un livre de recettes;
Je lui suis reconnaissante qu'il m'ait laissé partager petit à petit son quotidien de tenzo durant mon passage au Bukkokuji jusqu'à me faire le cadeau de me dire que si je reviens je serai la bienvenue pour faire à nouveau la cuisine!

toutes les photos de mon périple ici 

4 jours dans la mecque du zen à Eiheiji


4 jours à Soujiji pour apprendre que plus on se jette dans les activités quotidiennes de notre vie plus on est heureux de la vivre.
4 jours d'immersion dans l'essence du zen de Dogen zenji, toujours dans ce temple et qui est nourri chaque jour , 3 fois par jours par son tenzo perso
4 jours de pratique des gestes qui sont tous aussi important que la parole du boudha,
4 jours d'effort de tenue, de mémoire , d'attention et la joie qui entre dans le coeur pour récompense.

4 jours pour toucher à l'essence du zen , par la pratique qui est si bien enseignée qu'elle est claire et limpide comme la joie qui irradie ses moines.

Comme un lundi ...à Kyoto!


( les photos en cliquant sur les liens ci dessous) 

Une journée à kyoto, encore un cadeau qui passe ...
Pas de programme, juste le plaisir de se laisser guider par l'envie du moment et c'est le Kennen-ji qui retient mon attention aujourd'hui.
Le plus ancien temple zen du Japon est au cœur du quartier Gion , cela ne gâche rien .
Il fait un temps radieux et il y a encore beaucoup de feuilles rouges de momiji dans Kyoto , c'est très beau.
La qualité est partout ici , dans l'architecture bien sûr mais aussi dans tous ces petits magasins de miso, de soja, de pâtisseries.. ( je me suis retenue d'aller à Higashiyama , les champs élysées des patisseries japonaises car cela aurait été suicidaire pour mon porte monnaie et ma ligne!).
Le Kennen-ji est très connu pour son jardin intérieur et son dragon, et d'une manière générale toutes les peintures y compris celle du plafond  du hall du bouddha qui est impressionnante .
Mais comme toujours , ce n'est pas tant l"art en soi qui me touche mais plutôt cette perfection mouvante que donne à voir les jardins. Aujourd'hui c'est l'hiver, plus que quelques feuilles et le vent qui les emmène , et le zen qui se pose là , sous cet arbre, dans ce jardin et partout à Kyoto ;


Rassasiée de vie , je flâne dans la rue commerçante de Gion et c'est une envie de macha qui me prend, il est quatre heure , normal. Tsujiro est une très belle maison de thé , excellente par la qualité de ses thés mais aussi de son design et je me laisse tenter par un zenzai de saison: une compote de haricots rouges avec quelques dangos et un macha, accompagné de quelques lamelles de konbu salés .


C'est encore une fois l'équilibre parfait des saveurs qui m'emporte, je suis impressionnée par tant d'humilité dans toute leur cuisine où tout le travail réside dans l'équilibre des ingrédients quasiment bruts plus que dans la recherche de l’exceptionnel.
Mais quel travail! toute une culture donc, encore une fois celle du zen . de l'authentique et de l'harmonie.
Cette fois ci vraiment mais vraiment rassasiée des yeux et de la bouche je commence à me diriger vers le bus quand de gros dangos grillés retiennent mon attention, je craque et là , mais là c'est juste la première fois que je mange des dangos aussi bon.
Faits à partir de farine de riz, ils sont juste grillés et badigeonnés de awase miso ( plusieurs misos) , de sucre et j'ai pu soutirer le secret de la recette , d'un peu de moutarde, et c'est juste divin. Les dangos sont super moelleux et là aussi il doit y avoir un secret mais la patronne est arrivée ...


Le soir nous sommes allés avec Mon ami Ken san qui me reçoit chez lui dans un café alentour du Nanzen-ji où il habite , et cette fois ci c'est le côté contemporain de kyoto que je retrouve , entre campagne et ville, d'un goût toujours sûr .C'est donc dans un cadre très convivial, décoré simplement pour Noël que nous avons partagé quelques pâtes.

Pendant le repas, on a échangé nos projets "post nucléaires", ken san , qui  a longtemps été professeur à l'université  dans la section art et technologie pense que la révolution intérieure du japon commencera par une révolution artistique, on retrouvera la notion naturaliste de l'art japonais qui a été laissé de côté pour la pop culture.
L' idée est née de faire un évènement culinaire autour du concept zen afin de ressituer le spirituel dans la vie ou plutôt de remettre le spirituel au goût de la vie !!
Quelle joie ce pays ! merci la vie !