samedi 28 avril 2012

Dans la montagne de Kyoto






En mode gypsy  avec  les amis de la maison de Kamakura, nous partons  en voyage vers les îles du Shikoku avec en chemin des arrêts  chez les amis des uns et des autres qui tous partagent un Japon "post- naturel". C'est au café Millet que nous avons commencé notre excursion vers Miyama, dans un très bel endroit tenu par Juri et son mari. Dans la maison d'enfance de Juri ils ont rénové l'endroit pour en faire un café et propose des stages, principalement de pain grâce à un four traditionnel dans lequel  David et Junpei ont déjà officié !  Ils proposent également une cuisine végétarienne et  différents ateliers en fonction des amis qui passent. L'endroit est décoré avec un goût certain, un mélange de campagne française surannée enveloppé d'une touche de design contemporain et on s'y sent vraiment bien. Avant de repartir Juri nous a offert un genre de " pain gâteau" à la banane et aux épices , un vrai régal, pendant que son mari mettait en post le shio koji ' sel à base de riz fermenté) qu'ils vendent à la boutique. 
Ils font partis de cette génération tranquille qui reviennent avec élégance aux valeurs authentiques du Japon, et plutôt que de s'inquiéter de la radio activité vivent déjà le plaisir de dessiner le nouveau japon.

Nous sommes allés ensuite voir Ryoko, une autre amie de Nakamori san, qui vit également dans une maison auberge rénovée  dans la plus pure tradition japonaise jusqu'au bain chauffé au bois et vue sur la montagne. Avec son mari, ils ont également un potager en agriculture naturelle ( shizen nounou) et proposent une cuisine simple  dans leur café quand ils ne louent pas   la maison  à la semaine. Ils cherchent à réduire leur énergie électrique au minimum et se chauffent au bois grâce à des poêles européens et  utilisent l'eau de la mini rivière devant la maison pour générer la lumière extérieure grâce à une roue de bicyclette customisée ! :)  
Je crois qu'on ne peut pas trouver mieux dans le genre post nuclear zen!
Cette maison fait partie de tout un réseau à Miyama qui comprend également un village agricole dédié aux écoles et divers potagers bio avec des chalets à louer. Miyama est aussi la région connue pour  ses  maisons aux toits de chaume : les Kabuyaki mura et des petites auberges de soba de grand mères qui ne payent pas de mines mais qui sont délicieuses!

vendredi 27 avril 2012

Les yubeshis de Kyoko


toutes les photos ici : 


J'ai rencontré Kyoko au temple de Soi-ji quand Koganeyama san , le tenzo du temple a ouvert ses cuisines aux laïques une fois par mois. Ensemble nous avons suivi son enseignement durant 3 ans puis une fois ces journées arretées après la réforme de Soji-ji et son départ au Kasui ses  nous avons continué à nous rencontrer une fois par semaine pour des sessions ( plutôt "crash tests" de mon coté:) de cuisine shôjin traditionnelle ou de notre cru.
Aujourd'hui Kyoko m'apprend à faire les yubeshi ( contraction de yuzu beshi), spécialité salée ou sucrée que peu de japonais connaissent encore moins cuisinent! Les gourmets les achètent dans les patisseries de renom pour environ 15 euros pièce et ils font incontestablement partis du patrimoine culinaire japonais.
C'est au départ une recette de terroir, tout comme les kakis séchés qui se sont toujours faits dans les campagnes et par les femmes mais dont la fabrication disparaît avec les grands mères. 
On fait les yubeshi en hiver et plutôt dans les régions froides puis on les suspend quelques temps dehors, de la même manière que les kakis.

Recette du yubeshi sucré et salé ( ce qui donne  "sacré' quand on est dyslexique! ) :
Pour les deux on décalotte le yuzu que l'on vide pour ne garder que le fruit sans la pulpe.
Ingrédients salés: aka miso ( miso rouge, hacho), marin, sake, pignons de pin
Mélanger le miso rouge avec un peu de marin et du sake jusqu'à satisfaction du goût + faire griller les pignons + mélanger le tout et remplir le yuzu au 2/3 + faire cuire à la vapeur, lisser sécher + envelopper dans du papier puis le suspendre dehors pendant 1 mois.
Le sucré: miso blanc ( shiro miso), mochi kome ( riz glutineux) concassé ou poudre de riz, jus de yuzu, sucre
Mélanger le jus de yuzu avec un peu de sucre et de miso banc + ajouter un tiers de riz glutineux ou de poudre de riz + faire cuire à la vapeur + laisser sécher, envelopper + suspendre dehors 2 semaines.


et nos créations shôjin d'hiver  :) c'est ici 

lundi 5 mars 2012

Daizu revolution: le miso de kenchan


Les photos de la journée ici https://photos.app.goo.gl/nmvtyAqTERbBZXBb6


Kanazawa san habite à Chiba et cultive avec sa femme Kaoru, les haricots de soja ( dais). kan chan est un designer et il y a un an et demi il a décidé de changer de vie pour cultiver ce qui participe à l'âme japonaise après le riz, les haricots  de soja! 
Son fils de quinze ans Rinpei a décidé d'arrêter l'école et depuis  qu'ils sont "installés " ( c'est quand même très roots , pas d'eau chaude, pas de toilettes raccordées, et pas de chauffage cela va sans dire) il s'occupe admirablement à faire des objets électriques avec ce qu'il trouve autour de lui ( lampes , baffles audio ) et il est vraiment doué, le plus petit  lui, continue l'école .
Kan chan est, comme beaucoup de japonais que je connais,  conscient de la gravité de la situation mais ne veut pas fuir devant sa part de responsabilité .
Il essaye plutôt de proposer à son niveau un mode de vie pour lequel moins d'énergie sera necessaire et il est également très proches des projets liés à la culture du chanvre censé nettoyer les sols de la radio activité . Il est lui même en train de demander une license afin de tester in situ ce qui pourrait devenir l'espoir du Japon.

Il y a 200 espèces de haricots de soja et en arrivant  je vois Yuko et son amie , écosser les graines de petits haricots noirs séchés ( mini kuro mame).
Aujourd'hui on fait le miso et hier c'était la récolte du shoyu ( sauce de soja) que nous fait goûter kaoru.
Pour le shoyu on prend des haricots de soja que l'on fait bouillir , on ajoute du koji de blé ( mugi koji ), le koji est un riz pré fermenté auquel on ajoute du sel, de l'eau et tous les trois jours on remue... pendant 8 mois et c'est prêt.
Alors c'est sûr c'est du boulot mais c'est vraiment une tuerie , cela n'a juste rien a voir avec ce que l'on achète , l'umami nous éclate en bouche.
Kaoru s’occupe à temps plein des daizus et les vend sur les marchés, ils font également fabriquer du nattou dans une entreptrise de Miyagi dont la bactérie est très bonne. Ils font ce nattou avec 3  vérités qu'ils cultivent.
Sinon il font aussi un peu de millet qu'ils font sécher à l'ancienne dehors.
De l'été à l'automne ils cultivent  les edamame, ( jeunes haricots encore vert que l'on fait bouillir  pour les déguster avec un peu de sel). On peut aussi en faire à  partir des kuro mame.
et pour faire du kuromame cha ( tisane de kuromame)  on fait sécher les kuro mame deux mois et ensuite on les torréfie.

Au déjeuner c'est le sake kasu de saison que l'on retrouve dans tous les plats:
le sake kasu est ce qu'il reste après avoir fait le sake et comme à côté il y a la fameuse distillerie Terrada honke , qui n'utilise que du très bon riz et koji pour leur sake , le sake kasu est aussi excellent.
Donc au menu nous avons pu goûté:
De la kasujiro , miso shiro faite de sake kasu , poireaux, carottes, tofu, gobo, choux, et miso;
Du sakekasu ae salada: carottes , patate douce et daikon bouillis mais encore croquants avec une sauce au beurre de cacahouète et sake kasu ;
des tsukemonos de kikuimo ( entre le gingembre pour la forme et la pomme de terre au goût ) que l'on a fait macérer dix jours dans un peu  sake kasu, mirin et un peu de sake.
Des satsumae imos sucrées et sautées au sésame noir
tout cela accompagné d'un très bon riz moelleux à souhait , ni trop ni trop peu.
 Et au coin du feu de cette chaumière de 150 ans d'âge on s'est vu redevenir  des humains qui partagent ensemble un  repas simple mais succulent , heureux  de vivre !

Ici ils font aussi leur vinaigre de pommes: mixées les pommes pus laisser fermenter une année, et si on met du sucre cela fera du cidre, d'autres y avaient pensé!
et maintenant pour la  recette du miso de kan chan : 
On fat cuire pendant 4 heures au feu de bois ( c'est mieux ) les haricots de soja puis on les égoutte.
dans les daizus il y a de la saponime et on peut se servir  de l'eau pour se laver les cheveux ou en boisson  (quand ils sont bios les haricots sont très sucrés et rendent une eau agréable au goût.) Sinon quand cela refroidit cela forme une gelée dont on recouvr( ait ) traditionnellement les murs des chaumières ( mais comme il n'y en a plus , de chaumières...)
Ensuite on  prend soin de laisser refroidir les haricots avant de les mélanger à la Koji afin de ne pas laisser  les bébêtes mourir .

Au japon selon ls régions on utilise du koji de blé ( mugi ) plutôt dans les régions chaudes et du koji de riz , dans les régions plus froides.
Les proportions sont pour un kilo de haricots secs ( trempés une nuit et bouillis) :
entre 350 et 400 gr de sel / 1 kg de koji / 5à g de miso déjà fait pour aider les bébêtes à se reproduire mais ce n'est pas obligé)
On peut aussi choisir entre la genmai koji ( riz complet fermenté) ou koji de riz blanc.
On mélange le sel avec la koji en effritant bien les grains puis on ajoute les daizus et on mélange bien à la main pour que nos bébêtes se mélangent aux bébêtes de la koji.
On met ensuite cette préparation dans une machine à steak recyclé pour la bonne cause  ( si on est un professionnel)  sinon un presse purée peut faire l'affaire.
On récupérer la pâte et on fait des boules que l'on place au fond d'un grand sceau.
On prépare un bac dans lequel on met un plastique et on jette littéralement les boules dedans afin qu'elles s'écrasent sans laisser passer d'air. Entre deux rangées on appuie à la main pour bien tasser. et on continue le lancé de boules!
On ferme bien son sac en entortillant bien le haut du plastique qui doit dépasser et on y met dessus un sac de plastique renfermant du sel, ceci pour éviter la moisissure qui se forme au contact de l'air.
On conserve le miso toujours à moins de 26 degrés afin d'éviter un développement excessif des bactéries qui le rendrait trop fort.
Pour faire du shiro miso on met 30 pour cent de koji en moins et on conserve le miso au frais pour arréter la fermentation dés qu'il est prêt.
On laisse fermenter en moyenne un an mais il y a des miso de trois ans plus fort en goût.
En gros le miso c'est comme le fromage , il y en a autant que de région ,et chaque artisan sortira un miso différent.

Le 18 mars prochain il y a la fête de la fermentation à Shimousa kozaki "okura festa" qui rassemble chaque année 40 000 personnes , tous fan de fermentation et de tradition.
Cette fète a été initiée je crois par Terrada honke , également basé dans la région et très connu auprès des férus de bon sake !

Kanchan m'explique que le Japon est le pays de la fermentation qui de fait rend la nourriture vivante ( grâce aux bébêtes!).
On fait le miso en hiver quand la nature hiberne , au printemps ça se réveille et les bebètes aussi , en été c'est la fète avec un taux d'humidité de 70 pour cent qui multiplient les bactéries , en automne on se calme et en hiver dodo.
Cette vague des saisons donne le bon goût à la nourriture fermentée, encore aujourd'hui , base du repas japonais ( nattou, shoyu , miso).
C'est certainement parce que la fermentation existait tait déjà avant l'arrivée du bouddhisme que la notion de nourriture vivante est si bien "cultivée" au Japon .

Ici un article ( anglais)  écrit en novembre 2011 sur le mouvement de Daizu revolution et l'association Toziba



Faire son marché à kamakura




C'est pour ce marché que j'ai déménagé il y a trois ans à Kamakura sans savoir qu'il m'amènerait à reconsidérer complètement ma notion de l'argent!

Faire les courses pour donner un cours de cuisine ou un buffet , en profiter au passage pour se nourrir puis avec l'argent reçu choisir les légumes qui me permettront de transmettre dans le plaisir , a donner un tout autre sens à celui que je donnais à l'argent.
C'est tout bête mais avec les marchés on rencontre les gens qui ont planté les graines des légumes , en discutant avec eux on se rend compte qu'il faut 3 mois pour celui ci, moins pour celui là, que cette semaine il a fait trop chaud donc les potirons c'est fini, on s'inquiète avec eux des prochaines gelées , bref on est en live et quand on se rend vraiment compte de tout le travail et de la nature et des hommes qui on aidé cette salade à arriver là , et bien on ne la regarde plus pareil sa salade et on est content de la payer !
" Faire " de l'argent avec pour objectif de le "garder" est un concept qui me semble très dangereux et contraire au rythme de la vie , le recevoir en sachant qu'il nous ait donné pour le faire circuler en toute liberté de conscience est à la fois une grande responsabilité et un grand privilège .
Choisir de donner ce qui va permettre à d'autres de continuer leur travail après que l'on m'ait donné l'occasion de faire le mien me donne une place essentielle dans le monde, celle de le créer, ou en tous les cas d'influer sur la direction qu'il prendra ;
Et si je m'autorise quelquefois, quand je ne m'aime pas , à acheter de la nourriture industrielle déconnectée des hommes et de la nature et bien c'est justement parce que je ne  m'aime pas et  je sais que dans ce cas je n'arrange pas non plus les affaires du monde ! 
Tout est lié et j'ai le choix de continuer le flux de la vie ou de l’arrêter , mais surtout surtout d'entre consciente , ce qui est déjà pas mal.
et ça c'est à kamakura que je l'ai appris !

dimanche 26 février 2012

Une tête de lapin qui fait des fraises, c'est ça l'agriculture naturelle!

Aujourd'hui à kamakura yama , keiko inaugurait son premier atelier d'agriculture naturelle ( shizen nohou) apprise avec Matsuoka à Nara et après 10 ans de pratique d'agriculture bio dynamique en Italie.
L'agriculture naturelle a été pensée par Masanobu Fukuoka , mort il y a quelques années seulement.
Sa philosophie était de laisser faire la nature  et selon lui les graines doivent être lancées et non semées. Il prônait aussi l' écoute profonde de la nature pour trouver où telle plante devra être plantée.
Mais cette manière de faire était  plus un concept qu'une pratique et c'est  plutôt Kawaguchi san avec d'autres qui la transmirent  de manière plus réaliste dans une école qui continue d'ouvrer et dans laquelle Keiko s'est formée.
Les grandes lignes de cette agriculture sont:
- Ne pas bêcher ni arracher les mauvaises herbes
- Ne ne rien ajouter ni retirer à la terre

Das l'agriculture naturelle il  est "interdit" d'amener des choses extérieures au jardin, tel que du fumier, des tatamis, ou des lombriques   considérés comme des "inputs" ( si j'ai bien compris mais à vérifier). Pour ce qui est des toilettes compost , aussi  très utilisées dans la permaculture , Kawaguchi sensei ne les recommande pas car  l même si les humains ne sont pas un input en soi , ce qu'ils mangent peut le devenir puisqu'ils se nourrissent d'autres choses que ce qui vient du potager . Il a essayé et  il trouvait que cela donnait un goût au légumes donc no caca en agriculture naturelle!
Les légumes sont donc moins gros qu'en permaculture mais au fur et à mesure des années ils grossissent tout en en nourrissant le sol à la manière " juste " de Fukuoka , c'est à dire naturellement .

Mais l'agriculture naturelle c'est surtout une appréhension de la vie qui passe par la contemplation de la nature et le lien qui nous y lie. C'est revenir à la question essentielle de ce qu'est la vie et comment la preserver du mieux possible.C'est préserver le cycle des saisons et la force naturelle qui rend les plantes plus fortes à chaque saison grâce à l'harmonie naturelle du terrain.C'est nous inscrire dans cette logique d'evolution en respectant nous aussi les cycles naturels , dans nos activités quotidiennes .C'est une manière de vivre qui au delà de l'agriculture nous aide à inscrire notre propre énergie en accord avec notre environnement et qui devient un outil intuitif face aux engagements à prendre.
C'est aussi un moyen de renverser la logique d'acquisition des biens et de percevoir l'argent comme un engrais , plutôt que comme une chose à acquérir ,
Shizen Nohou ouvre à une réflexion globale sur nos sociétés et notre manière d'agir , et la catastrophe nucléaire permet d'accélerer cette réflexion avec l'espoir de pouvoir agir individuellement, dans son potager!
Grâce à David, posent au workshop on apprend que dans l'agriculture d'aujourd'hui, au delà de tous les problèmes de pesticides,  ce sont les graines qui causent le plus d'inquiétudes car avec elles c'est l'avenir de la bio diversité qui est en jeu.
Les graines sont les garantes de la santé de l'humanité mais la plupart des graines actuellement vendues sont des hybrides faites pour donner beaucoup de fruits mais qui ne peuvent se reproduire.
Leur potentiel de vie est donc amoindri (et  le nôtre avec! )ce qui a certainement un lien direct avec le nombre des allergies croissantes des nouvelles générations.
Créer des banques d'échanges de graines fait aussi partie de la philosophie de l'agriculture naturelle mais en premier lieu récupérer les graines des fruits cultivés et continuer à les replanter est essentiel ( cf seed savors handbook web site) .

Pour démarrer un potager naurel , on commence par faire des monticules et des rigoles afin de faire couler l'eau.On choisit aussi son design ( rond, en spiral, en rangées ) selon les degrés d'inclination avec le soleil et la plante que l'on veut cultiver, mais aussi en se laissant aller à sa créativité qui fait partie de la pratique ( intuition naturelle) .
Aujourd'hui c'est une tête de lapin que nous allons faire pour y planter des fraises au printemps.
On nettoie d'abord les mauvaises herbes à l'aide d'une serpette mais sans jamais arracher les herbes, ceci est très important.On plante ensuite quelques batons pour se repérer et on creuse des rangées autour, d'environ 15 cm.On ajoute ensuite le compost préparé par toutes les épluchures ménagères redevenus terre après 6 mois environ .
Une fois bien tassé on met du son de riz mais du son de blé peut fonctionnet selon keiko , bien qu'elle n'est pas essayer.Et enfin on ajoute les herbes coupées sur le dessus.

Cette préparation se fait en janvier , février jusqu'au printemps , on laisse en friche un à deux mois.
Ensuite on plante du trèfles ou des haricots et après quelques semaines on amène les plantes pré elevés en pot et d'une hauteur d'environ 2 cm.La raison de cette préparation c'est que les mauvaises herbes qui auront repoussées ne laisseraient pas la place aux graines de se former .
En revanche, déjà préparées et grâce à la protection de trèfle , elles pousseront en paix.

Pour " guérir" des terres fragilisées par  la radio activité on peut faire pousser des plantes " detox " telles que le tulsi ( holy basil  où dans l'idéal du chanvre.
Les mauvaises herbes sont les bienvenues en agriculture naturelle et on ne les arrache surtout pas , elles nourriront certains insectes autour des plantes. On ajoutera en revanche des plantes compagnons , qui elles aussi divertiront les insectes et autres " gourmets".

Après avoir fait notre lapin, nous avons été cueillir des fukis que Keko nous a servi au déjeuner en tempura et en goma ae , ainsi qu'une délicieuse salade mélangée du jardin.
Les légumes de saison sont essentiel à notre équilibre et par exemple tout ce qui est donné par la terre à l'arrivée du printemps sert de " détox " au corps après les réserves de l'hiver , les fukis remplissent cette fonction au delà d'être délicieusement parfumés.

Recette du fuki goma ae:
Faire bouillir les fukis dans un dashi de konbu une minute environ puis les essorer, mettre de l'huile de sésame grillé, du sel et du sésame en pâte ( surigoma).
Fuki tempura :
Faire une pâte de tempura avec de la farine , de l'eau et des glaçons , et les servir avec un bon sel.

Et pour notre inspiration poétique ( dans l'esprit de cette école nous avons composé un haiku inspiré par notre contact avec la terre et la saison)  en musique,  Yoshiko avait préparé un gâteau aux brimbelles et chocolat ainsi qu'un pavé chocolat et dattes.




mercredi 1 février 2012

De la gastronomie anti radio active, on en a rêvé, Shinji l'a fait!!

Ah Shinji , quand tu remets tes cheveux en place .... et oui Shinji est très beau et en plus il est sympa, intelligent et marié aussi.
Mais plus que tout cela Shinji est un personnage central du paysage " post nuclear zen" de Kamakura .
Mais un peu d'histoire,
Shinji a vadrouillé pendant 5 ans sur les routes d'Amérique du sud avec pour seul bagage un sac à dos et son envie de rencontrer le monde. Pendant ce voyage il a beaucoup appris sur lui grâce aux autres , et auprès d'eux il s'est familiarisé avec l'art de se guérir naturellement.
Il apprit aussi des anciens certains massages, le pouvoir des plantes , une certaine appréhension de l'âme et du corps et comment les préserver .
Mais après quelques années il s'est finalement rappeler qu'au japon aussi , il y avait un véritable savoir ancestral thérapeutique, et qu'il était temps de retrouver ses racines.
Il rentra pour étudier cette manière holistique de guérir basée sur les mouvements naturels du corps, le Seitai ( http://www.spms.ecp.fr/perso/jmk/seitai.html) et s'en inspira pour ouvrir son cabinet de thérapeutique traditionnelle.
Pendant 5 ans il aida de nombreuses personnes à se soulager de leurs maux et pu voir le pouvoir de guérison naturelle du corps mais la frustration d'être consulté toujours trop tard et dans la passivité eut raison de ses bonnes intentions. Il comprit que la meilleure des médecine était d 'aider les gens à s'aider eux même, à se responsabiliser face à leur santé pour ne pas tomber malade et que la meilleure des préventions était dans notre assiette.
Aussi en fin gourmet et tout autant cuisinier il décida d'ouvrir son restaurant Magokoro , pour se faire du bien, tout simplement .
Durant ces études il renoua également avec la macrobiotique originelle japonaise qui repose sur une alimentation céréalière de 8 graines, dont le chanvre , plante médicinale par excellence aux nombreuses autres vertus.
Jusqu'au 12ème siècle , les japonais se nourrissaient principalement de ces graines ( chanvre, millet , petit millet, blé, orge, soja, haricots rouge et riz) de produits fermentés ( nattô, miso), de tsukemono et de légumes et poissons grillés.
Il étudia les vertus de ces céréales pour découvrir que le Japon et le chanvre marchent ensemble depuis les origines et que sa disparition n'est qu'un accident de parcours" ( et on dit que le bouddha se serait nourris uniquement de ces graines durant sa période ascétique)
Les maisons ont toujours été isolées grâce au chanvre afin de garder la fraicheur en été et la chaleur en hiver, de même que les vêtements . Dans l'agriculture il permettait  de revivifier les sols en jachère et nutritivement c'est la plante , avec le lin,  qui contient le plus d'oméga 3  (entre autres ).
On le trouve aussi  dans les laques de tradition, dans les temples shinto , c'est clair le japon est le pays du chanvre!
Mais si j'en parle aujourd'hui c'est que de très sérieuses expériences prouvent que le chanvre cru permet de revivifier également les cellules du corps notamment en cas d'exposition radio active, (eh oui! quand même)!
De plus , des murs fait avec du chanvre protège de cette même radioactivité et cela jusque kamakura où chaque matin , un homme relève les niveaux de taux de radio activité dans les mêmes endroits , et chaque matin c'est au Magokoro, dont les murs sont fait avec du chanvre, où il y a des vêtements faits de chanvre et où on cuisine au chanvre, que le niveau reste le plus bas!!!
Donc , pour Shinji c'est clair , la solution est dans l'histoire des japonais , il faut réhabiliter cette plante au plus vite, et lui c'est dans sa cuisine , excellente au passage , qu'il a commencé.
Mais il a aussi le projet d'en élever dans le Tohoku afin de commencer à reconstruire dés que possible des maisons avec du chanvre.
Quand on sait qu'en ce moment certaines habitations sont reconstruites avec du sable contaminé on se dit que c'est peut être une vraie bonne idée, d'autant que cela pourrait accélérer de dizaines d'années le renouvellement du sol.
Perso moi le chanvre j'ai adopté! au ptit dèj quelques graines dans mon tofu banane ou le midi dans mon riz complet , un peu d'huile de chanvre et de gomashio , noir,  et c'est nickel.
Bref le chanvre ça peut faire rire , mais c'est loin d'être une blague!
Et voici un article sur son restaurant: http://shizuokagourmet.wordpress.com/2009/11/20/organic-delights-in-kamakura/

et d'autres photos du Magokoro ici 

dimanche 29 janvier 2012

point sur la situation au japon

Portrait de la situation aujourd'hui au Japon :
Emission de France Culture suite à la conférence mondiale sur la sortie du nuclaiuare à Yokohama

Ce que je peux y apporter c'est que d'un point de vue négatif, le problème des déchets risque d'être ingérable et catastrophique puisque ce sont les yakuzas qui ont les contrats de r"ecyclage " de ces déchets qu'ils déplacent déjà au petit bonheur la chance, sous le nez des municipalités. Tout ceci se fait en accord avec des commerçants tels que les homes centers ( genre Leroy Merlin )  ou les entreprises immobilières dans lesquelles ils ont des parts et qu'ils fournissent  en sable pour le jardin ou les constructions ... Chaque jour des camions de terre contaminée circulent en dehors du Tohoku jusque Zushi puisqu'on a retrouvé du sable de Fukushima dans un bac à sable d'école maternelle . Ils font cela la nuit et personne ne voit les camions se décharger.

Et pour le positif, c'est effectivement un souffle d'énergie qui submerge le Japon, dans lequel l'espoir et la joie du renouveau sont présents, et ce sont beaucoup de citoyens qui ensemble se réunissent et s'organisent pour un avenir different .

A Kamakura , la communauté des alternatifs se rassemblent le 5 pour un brain storming collectif et sympathique sur des projets tous liés au bon sens oublié par les gouvernants mais que tout le monde ici s'engage à retrouver .